Le Chanteur

Alain Cochevelou (c’est son vrai nom !) est né le 6 janvier 1944 à Riom au plein cœur de l’Auvergne. C’était la guerre, la famille Cochevelou, comme beaucoup, avait rejoint la " zone libre " et c’est ainsi que le petit Alain se trouve à naître loin de sa patrie.

Le père du petit Alain, Jord Cochevelou, est traducteur au ministère des Finances. Mais ses passions sont beaucoup plus artistiques. Il obtiendra même un prix au concours Lépine pour une peinture qu’il avait réalisé. Mais le jardin secret de Jord, c’est la musique celtique et plus particulièrement la harpe celtique.

Cet instrument avait disparu sous les influences diverses qu’avait subie la Bretagne. Jord se documente, fait des recherches, et, en 1953 (le 28 novembre pour être précis), il réalise sa première harpe celtique. Alain a 9 ans, et l’apparition de cet instrument provoque en lui un déclic. Il veut tout savoir de la civilisation celtique, il veut retrouver ses origines.

Il prend alors des cours de harpe auprès de Denise Megevand et effectue sa première apparition en public cette même année lors d’une conférence de son professeur à la maison de Bretagne à Paris.

En 1954, il entre chez les scouts Bleimor où il apprend un peu le breton, mais surtout où il découvre d’autres instruments celtiques. Ce fut d’abord la bombarde qu’il jouera au sein de leur bagad. En 1960, il découvre aussi la cornemuse par ce même biais.

En 1955, à l’âge de 11 ans (!!!), il se retrouve en première partie de Line Renaud à l’Olympia. Jord commence à être connu et les premières commandes de harpe arrivent.

C’est en 1958 qu’Alain se met vraiment à la langue bretonne par le biais des cours par correspondance de Skol ober. Il s’amuse alors à écrire des listes de mots bretons avec leur correspondance en irlandais, gaélique, et français. Pour l’évidence est claire, le breton possède une identité plus celtique que française.

En 1960, Alain Cochevelou sort son premier 45 tours intitulé " Musique gaélique ". Il a 16 ans. Telenn Geltiek, son premier véritable album, sortira en 1965. Il s’agit avant tout d’un recueil de morceaux instrumentaux de divers pays celtes arrangés par son père.

En 1966, Alain qui a maintenant pris le pseudonyme d’Alan Stivell (" Alain la source " en breton) rencontre le chanteur folk Lionel Rochemen qui l’invite à ses spectacles où les musiciens et les chanteurs viennent s’exprimer librement. Peu de temps après, Alan sort un nouveau 45 tours intitulé " Flower Power ", petite incartade " baba cool ".

Mais c’est l’invitation de José Arthur à son émission le " Pop club " qui permet à Stivell de rencontrer les célèbres Moody Blues. Ceux-ci sympathisent et décident de lui proposer la première partie de leur concert à Londres. Et après un Olympia 13 ans plus tôt, Alan se retrouve en juin 1968 sur les planches du célèbre Queen Elizabeth Hall.

Pour " Reflets ", la maison de disques d’Alan lui laisse champ libre. Le chanteur enregistre alors 10 chansons dont 4 en breton et fait paraître sa première véritable composition en 1970. 10 000 exemplaires sont vendus en 2 mois. La vague celtique est commencée.

Renaissance de la Harpe celtique sort l’année suivante et reçoit le grand prix de l’académie Charles Cros. Mais 1971 voit surtout l’apparition d’un petit 45 tours en parallèle. Il s’agit de " Pop Plinn " où Stivell entame son combat pour une forme de pop aux sonorités celtiques.

En 1972, c’est la consécration avec l’inénarrable concert de l’Olympia. Europe 1 est là, la salle est comble et Stivell se donne comme jamais. Un album " live " est enregistré est sera vendu à 140 000 exemplaires. Un phénomène pour l’époque.

La vague de la pop celtique a sonnée et Stivell en est l’initiateur. Mais Stivell, la source, ne peut oublier que cette démarche fait partie d’une prise de conscience d’une identité. Il veut profiter de son succès pour faire connaître la culture bretonne. C’est ainsi qu’entre autres albums, il sortira " Treman’inis " où il chante des textes de poètes bretons.

Les années 80 sont moins florissantes même s’il reste un groupe d’irréductibles fans. L’arrivée des années 90 donne un nouvel essor à la pop celtique, prise dans le flot multi coloré de la World music. Alors, après un compilation " remixée " intitulée " Again ", Alan Stivell entame une seconde carrière avec " Brian Boru ", "1 Douar" et probablement bien d’autres albums qui suivront… D'après un contact chez Polygram, le prochain album est en cours de réalisation.....